Avant toute chose, Jean Bernard Rivaton a posé les bases … Il nous a tous invités à un exercice de méditation afin d’évacuer les contrariétés de la journée. Nous avons tous ancré nos pieds dans le sol, avons mis nos mains sur nos genoux, avons fermé les yeux et sommes restés une minute en silence. Ainsi, nous avons tous pu aborder la soirée détendus.
EXHIBIT GROUP
Jean-Bernard a commencé par se présenter.
Il a fondé sa société, Exhibit Group en 1991 à Carros. C’est aujourd’hui une nébuleuse de 6 sociétés spécialisées dans la communication évènementielle, entre autres l’impression numérique grand format et la communication vidéo.
La spécificité de cette structure est de ne presque plus avoir de managers dans son entreprise.
QU’EST-CE QUE L’INTELLIGENCE COLLECTIVE ?
Pour mieux comprendre comment il en est arrivé là, demandons-nous à quoi sert l’intelligence collective et quelle est sa signification.
Voici ce qu’ont exprimé les participants :
Et voici l’explication de Jean-Bernard :
Intelligence : capacité à résoudre un problème complexe
Collective : à plusieurs
L’intelligence collective est la capacité, dans certaines prédispositions, qu’ont les cerveaux humains de faire émerger le meilleur, à travailler de manière collaborative. Il faut être en connexion avec soi-même (la méditation et le yoga peuvent aider à cela) et être à l’écoute de l‘autre. Cela permet aux gens de travailler de manière générative et d’innover (innovations RH par ex).
LE PARCOURS DE JEAN-BERNARD RIVATON
Pour mieux comprendre pourquoi et comment Jean-Bernard s’est intéressé à l’IC, il nous a décrit son parcours.
Il a été formé au management dans les années 70 à l’EM Lyon. Pour être manager, on leur enseignait qu’il fallait avoir la peau dure, les dents longues, contrôler à outrance. Il a alors appliqué cela dans le monde de l’entreprise. Il s’est rapidement fait détesté, surtout en situation de crise.
Ceci l’a rendu foncièrement malheureux. Il s’est dit qu’il ne pouvait continuer à manager les gens de la sorte, que cette posture créait de la toxicité et des tensions et que ça n’avait aucune valeur ajoutée. Il avait perdu le sens à sa vie professionnelle malgré la création de sa propre société en 1991.
Il s’est mis à répliquer ces comportements dans sa vie personnelle et sa femme a fini par le quitter. Ça a été le déclic pour penser autrement et pour se forcer à reconstruire les choses différemment.
Ça a commencé par l’apprentissage de la méditation dans un centre spécialisé, puis il a fait une retraite bouddhiste de 10 jours et s’est enfin formé à la PNL et au coaching. Il a même été formé par Robert Dilts à l’intelligence collective, coach et chercheur en PNL moderne ayant accompagné les plus grands dirigeants tels que Steve Jobs.
Avec tous ces outils et connaissances en poche, il s’est vu changer, il s’est senti mieux physiquement et psychologiquement. Il a donc décidé de changer les choses dans son entreprise et a commencé par proposer des formations de développement personnel à ses collaborateurs, a revu le système de rémunération. Il a par la suite développé d’autres outils d’intelligence collective et a progressivement vu son entreprise se transformer.
Il s’est inspiré de succès américains tels que l’entreprise Gore (créateur du Gore Tex) qui a tout de suite décidé que sa hiérarchie serait plate.
Chez Exhibit Group, on ne compte plus beaucoup de managers, il y a des personnes qui sont là davantage pour accompagner le succès et pour porter assistance. Ses équipes sont aujourd’hui demandeuses de cela.
Il ressent désormais le besoin de transmettre et de partager sur ce sujet, raison pour laquelle il fait de nombreuses interventions comme pour notre AfterWork RH. Il s’est au début senti très seul avec ses idéaux mais il a par la suite créé le groupe « Transformers » réunissant d’autres dirigeants des Alpes Maritimes allant dans ce même sens (Aktisea, Resistex, Aepsilon, …). Ce cercle souhaite faire bouger les lignes, veut créer une spirale de progrès, veut aller vers plus d’écoute, plus de participation, plus de collaboration, veut faire monter l’intelligence des salariés plutôt que de leur mettre un couvercle dessus.
Jean-Bernard Rivaton est convaincu que le rôle d’une entreprise n’est pas uniquement de faire du profit, il faut faire grandir les gens et influencer les territoires vers la RSE et c’est justement cela qui crée de la valeur.
INTÉRESSANT, CONVAINCANT MAIS…QUELQUES INTERROGATIONS
Comment faire adhérer les salariés?
Il y a des réfractaires qui ont besoin de cadre mais il y a plus de suiveurs et surtout de convaincus.
Il faut avant tout donner du sens.
Les dirigeants et employés savent souvent ce qu’ils font et comment le faire mais ils ne se posent pas suffisamment la question du pourquoi. Les grands leaders, eux, commencent par cette question. Steve Jobs, par exemple, voulait révolutionner le monde.
Comment faire adhérer le CODIR ?
Il est effectivement difficile de libérer une entreprise si les associés et fondateurs s’opposent. C’est un travail de conviction de longue haleine mais lorsque l’on est persuadé que cela peut fonctionner, il suffit d’appliquer les principes de l’intelligence collective pour le prouver.
Et les clients dans tout ça ?
La démarche d’Exhibit est présente dans le discours commercial et les clients viennent aussi parce qu’ils adhèrent aux valeurs de l’entreprise et sont vivement intéressés par les méthodes en place.
Jean-Bernard nous a invités à monter en compétences sur le sujet et nous a orientés vers des lectures et vidéos :
- Reinventing Organizations, Frédéric Laloux.
- Comment les grands leaders inspirent l’action, Simon Sinek :https://www.ted.com/talks/simon_sinek_how_great_leaders_inspire_action?language=fr
- Isaac Getz, plusieurs ouvrages sur l’entreprise libérée
La soirée s’est poursuivie par un buffet offert par AP Ressources Humaines, cabinet de conseil RH, ce qui a permis à tous de poursuivre les échanges en toute convivialité.
Remerciements :
Merci à Jean-Bernard Rivation pour son intervention, à Philippe Abou du cabinet de conseil RH AP RH pour le buffet, à la CCI et à l’eDRH pour la salle et enfin aux participants et à leur collaboration active, sans qui l’évènement ne serait pas ce qu’il est.

